« Vous vous souvenez de Steven, qui dit dans mon film qu’il est une « meilleure personne » quand il marche sur le Chemin (il apparaît dans la bande-annonce à 42 secondes) ?
Il vient de m’arriver quelque chose de complètement fou qui montre encore une fois la magie des synchronicités* qu’on peut rencontrer sur le Chemin.
Ma rencontre avec Steven et l’interview
Comme vous le savez, j’ai marché de Strasbourg à Saint-Jacques de Compostelle de août à décembre 2017. Je n’avais pas prévu de faire de film, l’idée m’est venue en marchant alors que je commençait à interviewer des pèlerins.
Je n’en ai pas trop parlé mais environ 2 mois après mon retour de ce Chemin, je suis repartie marcher pendant 10 jours au Portugal en partant de Porto, cela m’a permis de compléter mes images du Chemin et de faire quelques nouveaux interviews.
J’ai interviewé Steven en coup de vent un matin juste avant de quitter le gîte de Ponte de Lima alors qu’il était en train de préparer ses affaires pour partir. Quand je l’ai vu en train de faire son sac, j’ai su qu’il fallait que je l’interview et j’ai choisi de suivre cette intuition et de lui demander directement (sans trop réfléchir) alors que mon compagnon de marche du moment m’attendait pour partir.
Il a immédiatement accepté avec joie et enthousiasme. Je savais qu’on avait peu de temps alors je suis directement allée dans le vif du sujet. « Bonjour, quel est ton prénom ? Pourquoi fais-tu le Chemin ? Qu’est-ce-que ça t’apporte ?, etc. ». J’ai été scotchée par l’authenticité et la beauté de son partage, qui n’a duré que 3 minutes.
« A chaque fois que tu as une mauvaise expérience sur le Chemin, elle est immédiatement suivie par une expérience magnifique »
« Je suis un être humain réparé quand je rentre à la maison »
Il faisait le Chemin à vélo cette fois-ci et m’a dit en souriant qu’il avait déjà fait partie d’un film sur le Chemin en tant que figurant : « the Way » (un très bon film d’ailleurs).
Ses compagnons de route l’attendaient aussi pour partir et je les ai entendus lui rappeler gentiment qu’il était déjà 8h30 et qu’il y avait de la route. J’ai tout juste eu le temps de lui donner mon adresse e-mail que j’ai écrite sur un bout de papier en lui disant de me contacter puis nos routes se sont séparées.
A la recherche de Steven…
Au bout de plusieurs mois après mon retour du Chemin, j’avais monté mon film, il était prêt à être diffusé et je n’avais toujours pas eu de nouvelles de Steven. Je n’avais donc aucun moyen de le contacter pour être sûr qu’il est toujours OK de faire partie du film et pour lui montrer le film. J’ai décidé de le laisser dans le film avec l’intuition que si on avait pu se contacter, il aurait adoré en faire partie.
Le film a été diffusé 18 fois en une année et je sentais que cette aventure allait continuer : le fait de ne pas avoir l’accord de Steven et ses coordonnées me dérangeait de plus en plus surtout que j’ai le projet d’allonger le film et qu’il soit encore davantage diffusé (je vous en parle plus bientôt).
J’ai réfléchi à comment le retrouver et voilà ce que j’ai fait :
– j’ai contacté l’auberge dans laquelle il était en leur donnant la date et son prénom afin qu’il me donnent au moins son nom de famille, je n’ai pas eu de nouvelles.
– et j’ai contacté le directeur de casting du film « the Way » afin qu’il me donne son contact. Je n’ai eu aucune nouvelle depuis janvier malgré mes relances.
Et un matin de la semaine dernière, je me suis levée avec l’idée de poster sa photo sur un groupe facebook de pèlerins (anglophone) en disant que je le cherchais afin de voir si quelqu’un le connaissait.
En quelques heures, j’ai reçu DEUX réponses : un ancien collègue de travail à lui et son frère (!) qui faisait partie de ses compagnons de route quand je l’ai rencontré, ce qui est statistiquement très improbable (surtout qu’il n’y a que 10 000 personnes du monde entier dans le groupe).
J’ai enfin retrouvé Steven, qui est super heureux de faire partie du film !
Cela me montre encore une fois à quel point ça vaut le coup de persévérer (percez et vous verrez) quand on a une idée en tête qui nous semble importante et juste, et de suivre son intuition quand la tête nous dit que c’est impossible.
* Synchronicité (selon Carl Gustav Jung) : « hasards nécessaires », qui n’ont rien de fortuit ; occurrence simultanée d’au moins deux événements ne présentant pas de lien de causalité mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit, comme une forme de réponse de l’univers à un besoin exprimé consciemment ou inconsciemment par la personne.
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Bon Chemin de la Vie à tous !