« Est ce que tu réservais ton logement à l’avance quand tu marchais sur le chemin? ». On m’a posé cette question plusieurs fois pendant les soirées de projection de mon film « Chemins de Vie, Marcher vers son Essentiel ». En fait, il y a eu plusieurs temps sur le chemin.
Quand j’ai commencé à marcher depuis la maison où j’ai grandit en Alsace, j’avais récupéré une liste de lieux religieux qui accueillaient les pèlerins, il fallait réserver un jour à l’avance. Dans ma quête de liberté, j’ai senti que j’avais envie de vivre mon Chemin de façon plus spontanée, de m’ouvrir à l’inconnu, de suivre le « flow » plutôt que d’avoir un itinéraire tout tracé.
Je me suis éloignée des sentiers battus : le guide indiquait de passer par une route et j’avais envie de passer par la montagne pour traverser l’Alsace. Sur la photo ci dessus, on est en août 2017 et je suis dans les Vosges. Je marchais sans savoir où j’allais dormir ni où j’allais trouver à manger, je m’ouvrais aux expériences et aux rencontres.
J’ai été invitée à dormir chez des gens géniaux rencontrés en Chemin, et en même temps, je me suis aussi trouvée sans logement le soir tard, à devoir choisir entre un hôtel à 80 euros et le banc de la ville. A ce moment précis, je me souviens m’être demandée si c’était vraiment ça la liberté pour moi.
J’ai réalisé que cheminer de cette façon, sans savoir où dormir le soir, ne me convenait pas sur le long terme car j’avais besoin, pour me sentir libre justement, de créer un minimum de « contraintes », qui me permettent de me détendre. Si je sais où je dors le soir, je peux m’adonner pleinement au moment présent, observer les fleurs, écouter les oiseaux. Alors que si je ne sais pas où je vais, ça va me prendre une charge mentale et je ne pourrais pas être complètement détendue. Trop de limites m’empêchent de me sentir bien mais pas assez de limites, m’empêchent aussi de me sentir bien. Il y a un équilibre à trouver.
Cette expérience m’a montrée l’importance d’écouter et de respecter mes propres limites physiques, mentales, qui sont différentes pour chacun.
Il est bon d’aller au delà de sa zone de confort. Mais si on s’en éloigne trop d’un coup, alors l’inconfort prend trop de place et peut nous empêcher de goûter à cette sensation de liberté.
Et vous, c’est quoi votre rapport à la liberté?