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J’ai vécu 4 cérémonies avec l’ayahuaca (au Pérou et en Équateur), en 10 ans.
Voici les 5 enseignements les plus importants de ces cérémonies
Si vous envisagez de rencontrer l’ayahuasca, je vous propose de lire aussi cet article sur mes 7 conseils pour préparer sa cérémonie chamanique.


Cet article n’a pas pour but d’amener les gens à faire l’expérience de la plante (qui n’est pas anodine). Je l’écris pour partager mon témoignage afin qu’il éclaire d’autres personnes dans leur réflexion et leur intégration.

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Tout d’abord… pourquoi j’ai décidé de prendre de l’ayahuasca ?

J’ai toujours été fascinée par le fait d’être en état modifié de conscience.
La première fois que je l’ai prise en 2015, j’ai voulu « ressentir et rencontrer le divin ». J’avais déjà pas mal médité, ça ne me suffisait plus.
En une nuit de cérémonie, j’ai eu la sensation qu’une grande sagesse se déversait en moi, même si ça a été terrifiant à vivre (pour en savoir plus, vous pouvez lire cet article).
En 2023, 8 ans plus tard, je m’installe plusieurs mois au cœur des Andes équatoriennes. Et je fais 3 cérémonies dont je parle dans mon 2ᵉ livre Enseignements de la montagne. J’ai voulu rencontrer à nouveau l’ayahuasca, pour mieux comprendre ce qu’il s’était passé lors de cette première nuit et pour mieux me connaître. Je vois la plante comme une thérapeute dotée d’une sagesse extraordinaire qui va m’éclairer sur différents aspects de ma vie.

Plus je résiste à une situation anxiogène, plus elle persiste

L’ayahuasca nous met face à nos pires peurs, et souvent, il s’agit de la peur de mourir. C’est ce qui m’est arrivé lors de ma 1ʳᵉ cérémonie. J’ai vraiment eu la sensation de sortir de mon corps. Je me suis débattue, j’ai résisté, crié, espéré que ça s’arrête. Une fois qu’on a bu le breuvage, on en a pour neuf heures. Puis à un moment, j’ai compris que je n’avais pas d’autre choix que de m’abandonner à l’expérience. J’ai respiré et décidé de faire confiance et d’arrêter de lutter.
C’est là que la terreur s’est transformée en béatitude, en extase, en un éternel remerciement.
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Je dois visiter mes zones d’ombres pour rencontrer la joie

Pour rencontrer la joie et la lumière, je dois être prête à descendre dans mes profondeurs. En buvant l’ayahuasca, même si je peux embrasser la béatitude, je risque aussi de côtoyer mes démons.

Quand j’étudiais la psychologie, j’ai fait un stage dans un centre d’addictologie.

« 3 jours… Je m’envoie en l’air avec l’héroïne pendant les 3 premiers jours du mois, une fois que j’ai reçu mon RSA pour la payer. Puis je passe 27 autres jours à faire la manche pour pouvoir manger. »

Ce patient avait des étoiles dans les yeux quand il parlait de ces 3 jours, même s’il vivait un enfer le reste du mois. J’avais envie d’en savoir plus sur ce que l’héroïne lui faisait vivre.
Je devinais que cette envie irrépressible de consommer à nouveau cette drogue était liée au fait qu’elle l’amenait au paradis. Alors que les psychédéliques, comme l’ayahuasca, nous entraînent généralement d’abord en enfer. Nous ne pouvons pas les utiliser pour fuir notre souffrance. Ils nous montrent les zones les plus sombres en nous et ils nous poussent à plonger dedans pour les ressentir et les transcender.

L’ayahuasca m’a permis de rencontrer l’enfant que j’étais

L’ayahuasca ouvre toute une palette de perceptions auxquelles nous n’avons pas accès dans notre état de conscience normal. Dans notre quotidien, la voix de notre mental prend trop de place et voile l’accès à notre vérité et à certaines parts de nous-même.
La plante n’est pas là pour nous faire passer un beau moment, mais pour nous confronter à nos traumatismes, peut-être bien plus que des années de thérapie avec un psychologue. Il est fréquent, lors d’une cérémonie, d’avoir des images de nous lorsque nous étions enfants. Lors d’une cérémonie en 2023, des souvenirs précis de situations douloureuses du passé ont défilé comme si je regardais un film. J’ai ressenti la souffrance de la petite fille que j’étais, comme si j’étais redevenue cet enfant. J’ai pu la prendre dans mes bras. Cela m’a permise de mieux comprendre certaines de mes réactions, au présent. Je n’avais jamais aussi bien saisi la douleur de cette petite fille que j’ai été.

La sensation de mourir m’a donné plus de gratitude pour cette vie

Lors de mon expérience avec l’ayahuasca de 2015, mon esprit s’était détaché de mon corps, je n’arrivais plus à m’y raccrocher. C’est peut-être ça la mort, m’étais-je dit.
Lors d’une cérémonie en 2023, 30 minutes après avoir bu le breuvage, je suis vidée et nauséeuse, je plonge peu à peu dans le chaos. J’ai la tête qui tourne. Le paysage défile à toute allure autour de moi, il n’y a plus rien de solide. J’ai l’impression d’être dans un film et qu’on s’acharne à appuyer sur le bouton accélérer. J’ai du mal à respirer. Tout mon corps se met à trembler. Je n’ai plus aucun contrôle et ça me terrifie. Mes yeux se posent sur le visage de ma voisine, assise près de moi, je me raccroche à son regard serein. Mais en un instant, son visage s’efface comme si on le gommait. Je me demande si je vais mourir ici (heureusement, la cérémonie se termine bien, j’en parle dans mon 2ème livre).
Le lendemain, lorsque j’ouvre les yeux, je ressens une immense gratitude pour le simple fait d’être vivante. Il y a une clarté dans mon esprit et une légèreté dans mon corps. J’ai l’impression d’avoir survécu à un tel tsunami que rien ne suffira à me troubler. Tant que je peux inspirer et expirer de l’air, je suis en vie. Alors tout est possible.

La grâce existe

À chaque cérémonie d’ayahuasca, il y a un moment où j’ai vécu l’extase. Une sensation d’union avec tout ce qui est, une grande confiance en moi et en la vie. Lors d’une cérémonie, nous sommes installés près d’un grand feu. La chamane chante divinement bien, l’entendre m’émeut aux larmes. Je sors de la hutte et j’observe les étoiles qui brillent intensément. Le ciel, que je vois d’habitude noir, est d’un magnifique bleu nuit. Je reste longtemps assise sur l’herbe fraîche, à le contempler, émerveillée. Je n’ai pas de pensée, je suis profondément immergée dans le moment présent. Je ressens un amour immense pour la vie.
J’ai rencontré une femme qui s’est libérée de ses idées suicidaires grâce à une cérémonie d’ayahuasca, elle a accédé à ce qu’elle appelle la grâce. Les mois qui suivaient, le simple fait de savoir que la grâce existait, lui suffisait pour continuer à avancer. Comme l’écrit Stéphan Schillinger :

« Si le traumatisme peut nous briser et changer notre vie, il est vraisemblable qu’un événement positif, d’intensité égale, de l’ordre de l’épiphanie, de l’extase mystique, ou de la Rencontre, peut la sauver, initier, et impulser le chemin vers la guérison. »

J’en parle davantage dans cet article.

Et après l’ayahuasca… ?

Je dois ajouter ce bémol. Si la grâce peut être expérimentée, cela ne veut pas dire qu’elle reste en nous dans le temps. Après cette cérémonie, j’avais cru que j’avais atteint le sommet de la montagne et que j’allais y rester. Une nouvelle vague émotionnelle m’a terrassé pourtant les jours suivants. C’est là que m’est revenu en mémoire cette phrase de mon professeur de méditation :

« Ces plantes t’amènent au sommet de la montagne. Mais tu ne connais pas le chemin pour t’y rendre. »

L’ayahuasca est comme une mère qui nous montre ce qui est possible de vivre et de ressentir.

Ensuite, c’est à nous de faire chaque jour le chemin vers cette grâce.

Une cérémonie avec une plante est un chemin possible, parmi d’autres, pour mieux se connaître et comprendre le monde. Mais ce n’est pas le chemin que je recommanderai le plus.
L’ayahuasca est un outil, qui peut ouvrir des portes en nous. C’est à nous de nous y préparer au mieux en amont, puis d’intégrer nos prises de conscience à notre quotidien ensuite, afin qu’elles soient durablement utiles. Pour cela, écrire ce qui a été vécu, suivre une psychothérapie et mettre en place une routine pour se reconnecter à soi me paraît essentiel.

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Après avoir vécu des événements difficiles en 2022, je vends mes meubles, quitte mon appartement parisien et m’installe dans une cabane au cœur des Andes équatoriennes, à 2 000 mètres d’altitude. L’objectif de ce périple ? Me connecter à la nature et tester les méthodes de guérison alternatives pour me retrouver : méditation, cérémonies avec des plantes sacrées (ayahuasca, San Pedro), chants de mantra, etc.

C’est alors qu’une quête spirituelle profonde et transformatrice s’impose à moi.

Vous pouvez commander le livre « Enseignements de la montagne » chez votre libraire ou sur tous les sites de vente en ligne. Ci-dessous, le lien vers la plateforme de vente de mon éditeur.

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