J’ai longtemps vu la discipline et la routine comme quelque chose d’ennuyeux, voire comme une atteinte à ma liberté. Si je me prive de dessert, alors ça restreint mon expérience gustative. Si j’écris plusieurs heures par jour, alors ça m’empêche d’utiliser ce temps à des activités plus agréables.
Aussi, j’ai longtemps cru qu’écrire un livre, c’était suivre une inspiration. Lorsque j’ai commencé à écrire mon 1er livre, j’ai échangé avec d’autres auteurs et j’ai compris qu’il ne suffisait pas d’avoir de l’inspiration. Il fallait créer un cadre, un contenant pour laisser l’inspiration me traverser. Se créer une routine, c’est offrir un espace à cette inspiration.
Avant de vous présenter comment je me discipline en 10 étapes, je vais vous parler des avantages de la discipline.
1. Ce que m’apporte la discipline
« Certaines personnes considèrent la discipline comme une corvée. Pour moi, c’est une sorte d’ordonnance qui me rend libre de voler. » JULIE ANDREWS
Écrire un livre nécessite de s’engager, à y dédier un peu de temps chaque jour/ semaine. Et quand on s’engage, on est aidée.
« Tant que nous ne nous engageons pas, le doute règne, l’inefficacité prévaut. Dès le moment où l’on s’engage pleinement, la providence se met en marche. Toutes sortes de choses se produisent qui viennent à l’aide de celui qui s’est mis sur sa voie, alors qu’elles ne se seraient jamais révélées autrement. » GOETHE
C’est lorsque je me suis vraiment engagée dans l’écriture que j’ai rencontré ma future éditrice de chez Eyrolles et que mes meilleures idées me sont venues.
Aussi, me discipliner a renforcé la confiance que j’avais en moi. Car la confiance en soi vient du fait de pouvoir compter du soi. Si je me réveille et que je suis happée par mon téléphone et que je scrolle sur les réseaux sociaux pendant une heure, comment je me sens ? Et comment je me sens si chaque matin, au réveil, je me mets à écrire sans même allumer mon téléphone ?
Il s’agit de savoir retarder la satisfaction immédiate pour supporter cette douleur momentanée d’être seule, face à ce document word. Il s’agit de s’aimer suffisamment pour continuer à faire ça chaque jour. La discipline, c’est de l’amour de soi. C’est se prendre par la main comme un parent prendrait la main de son enfant et se dire : « tu as de la valeur, utilise ton temps de la meilleure façon, en apportant cette valeur au monde plutôt qu’en te laissant vider par lui ».
2. Je me demande « pourquoi je veux écrire ? »
Pourquoi j’ai envie de l’écrire ? Quel est mon message et à qui s’adresse-t-il ? En quoi ce message va aider mes lecteurs et lectrices ?
Ces questions sont importantes, car c’est parce que notre grand pourquoi et notre message, nous animent, que nous aurons la force de nous discipliner. Par exemple, mon grand pourquoi, pour mon livre « Marcher vers son essentiel » était de montrer aux personnes qui me liront qu’elles peuvent s’écouter et marcher vers leur essentiel. J’aime aussi imaginer le livre dans les mains de mes lecteurs et ressentir ce que ça me fait.
3. Faire de mon livre une priorité
Au moins pour les prochains mois… Lire le livre The One thing – Passez à l’essentiel m’a rappelée à quel point mon temps est limité et précieux. Je ne peux pas tout faire. Je dois choisir chaque jour LA chose la plus essentielle à faire. L’auteur explique que nous ne manquons pas de temps pour réaliser nos projets. Nous manquons de priorités claires. Il nous viendrait en moyenne 4000 idées par jour. À chaque instant, nous sommes tentés de sauter sur nos nouvelles idées pour les concrétiser. Il vaut mieux avoir 1 ou 2 priorités qui nous tiennent vraiment à cœur. Plutôt que s’éparpiller avec 10 objectifs et les réaliser à moitié en se stressant.
Ayant déjà vécu le burn-out, je sais que plus je me disperse, plus je m’épuise.
« Si tu ne priorises pas ta vie, quelqu’un le fera à ta place » Greg Mc Keown
4. Dire non à d’autres projets
Il s’agit de devenir la gardienne de son agenda. Comme sur le chemin de Compostelle, je dois choisir ce que je mets dans mon sac à dos, pour n’y laisser que l’essentiel, afin d’avancer avec plus de légèreté. Je vous conseille de passer au moins 20 minutes à observer votre agenda et à vous demander pour les différentes tâches :
Est-ce que ça me met en joie ? Est-ce que c’est nécessaire, essentiel dans ma vie ? Est-ce que ça sert mon projet de livre ? À quoi pouvez-vous dire NON pour avoir plus de temps pour écrire ?
Par exemple, je me dis non quand j’ai envie de scroller trop longtemps sur les réseaux, je dis non à certaines sorties. Cette étape est fondamentale, car vous allez avoir besoin d’assez de temps et d’énergie pour votre livre.
5. Connaître mes étapes d’écriture
Quelles sont les différentes étapes pour écrire ce livre ? Quel est le prochain petit pas ?
Vous ne connaissez sans doute pas toutes ces actions à l’avance, concentrez-vous sur les prochaines actions. Quand j’ai une nouvelle idée de livre:
– je commence par me demander quel est mon message, mon intention.
– Puis il y a une phase de préparation où je pense au sujet, où je note dans mon téléphone ou dans des carnets mes réflexions et les choses intéressantes que je lis.
– Ensuite, je fais le point sur toutes les anecdotes qui sont en lien avec le message de mon livre.
– Je rassemble toutes les notes que j’ai déjà écrites dans un même fichier.
– Et je me crée un document excel avec les chapitres du livre (en lien avec les anecdotes), pour savoir où je vais. Ce plan va évidemment évoluer, mais il va m’aider à ne pas m’éparpiller.
6. Déterminer des créneaux pour écrire
Je vois ces créneaux pour mon livre comme des rendez-vous amoureux, qui entretiennent la flamme.
Il y a des jours où je me sens pleine d’inspiration et d’autres où je me contente de retravailler les textes déjà écrits. Mais je suis au rendez-vous chaque matin. J’ai lu qu’il faudrait environ 350 heures pour écrire un livre. Ça paraît énorme. Pourtant, quand on divise ces heures sur une année, ça fait environ 1 heure par jour, ou 2 heures par jour pendant 6 mois, 4 heures par jour pendant 3 mois… Je crois en la régularité, aux petites actions répétées chaque jour, aux petits pas. Ce qui nous sépare de notre livre, ce n’est que quelques créneaux dans un agenda chaque semaine.
7. Fixer une date de rendu du 1ᵉʳ jet
– si elle est trop rapprochée dans le temps, ça crée du stress
– et si elle est trop éloignée, nous n’avons pas l’effet « motivation ».
L’avantage d’avoir une deadline, c’est que j’accepte plus facilement les contraintes, car je sais qu’elles ne dureront pas. L’absence de deadline provoque un ennui, une intensité moindre.
Mais ne l’utilisons pas pour trop nous stresser et nous taper dessus. Moi, il m’arrive de décaler ma deadline à une autre date si je vois qu’elle n’est pas adaptée à mon avancement réel. Le problème n’est pas la deadline, mais le fait qu’on se met trop de pression et qu’on culpabilise de ne pas l’atteindre. Si c’est trop stressant de fixer cette date de rendu, vous pouvez aussi vous contenter de garder vos créneaux dans l’agenda (c’est déjà énorme et ça vous permettra d’avancer dans tous les cas).
8. M’engager auprès de moi-même et de mes proches
Avec ma formation en ligne « 3 mois pour écrire son 1ᵉʳ livre », je souhaite que notre groupe serve à ça. Nous avons besoin d’être soutenus et d’être attendus. Et à force de parler de notre projet de livre, cette idée prend forme, elle s’incarne.
9. Prendre soin de mon hygiène de vie
J’ai remarqué que manger plus de protéines m’aidait beaucoup à me concentrer. Et il y a un complément alimentaire qui a un impact positif sur ma concentration : le Lion’s Mane (la crinière de Lion), un champignon adaptogène. J’aime me faire des cures de 3 semaines dans les périodes de dernière ligne droite du 1ᵉʳ jet d’un livre ou de relecture.
En phase d’écriture, j’aime avoir une vie faite de rituels : manger à une certaine heure, puis me balader ensuite ou me coucher à une certaine heure. Cette structure-là me donne de l’énergie et de l’espace pour mon livre. Et j’essaie de faire des pauses, toutes les heures.
10. Surmonter la baisse d’énergie
Il y a plein de moments où je n’ai pas l’envie ni la force d’écrire. J’ai réalisé que je ne procrastinais pas, car je suis fainéante, ou que je manque de volonté. Non, c’est bien plus profond que ça. Souvent, je procrastine, parce que j’ai peur. Peur de ce qu’il va se passer si j’écris ce livre. Ça peut être la peur que ce soit un mauvais livre, voire d’être ridiculisée à sa sortie ou même qu’il passe inaperçu… ou de m’ennuyer une fois qu’il sera terminé. Alors, je me connecte à cette peur, je la prends dans mes bras, je l’écoute. Si la peur qui vous empêche d’avancer est la peur de ne pas être à la hauteur (le syndrome de l’imposteur), alors je vous suggère de lire cet article de blog « comment surmonter le syndrome de l’imposteur? ».
Puis je reviens à mon pourquoi.
Pourquoi j’ai envie d’écrire ce livre ? Quelle est ma motivation profonde ?
Je pense aux personnes qui me liront. Il ne s’agit plus que de moi. Il s’agit d’un message à partager au monde.
Aussi, je n’oublie pas de me récompenser pour les efforts fournis ! Par exemple, je me parle comme un parent parlerait à son enfant. « Lis encore un chapitre et tu auras droit à un thé matcha, ou à une barre de chocolat ». J’aime aussi me demander :
« Qu’est-ce que le fait d’avoir écrit ce livre me permettra de faire et d’être et même peut-être d’avoir ? En quoi ce livre nourrit la vision de la vie que j’ai envie d’avoir ? Et la personne que j’ai envie de devenir ?
11. La discipline se transforme en habitude
Ce sujet de la discipline est plus profond qu’il en a l’air, car il vient nous chercher dans notre relation à la discipline qu’on a reçue de nos parents et nos professeurs à l’école. Qu’on ait connu des parents trop autoritaires ou trop laxistes, explorer ce sujet nous amène à aller rencontrer l’enfant qu’on a été. Et nous invite à nous demander : quel parent suis-je pour moi-même aujourd’hui ? Est-ce que je me laisse une liberté totale ou est-ce que je me fouette pour avancer ?
La discipline peut être difficile à mettre en place au début, mais elle a un impact énorme sur notre avancement. Et au bout d’un moment, elle se transforme en une habitude comme se brosser les dents, ce n’est plus un effort et ça nous manque quand on ne le fait pas.
Moi-même, j’ai tendance à m’éparpiller, à sauter sur un nouveau projet, à scroller des heures sur les réseaux sociaux. Ça me demande un effort de chaque jour de tenir mon objectif d’écriture. Et je ne veux pas une vie avec trop de discipline. Alors, je m’offre une juste dose de discipline, avec cette heure du matin que j’essaie de préserver quoi qu’il arrive. Aller au bout de l’écriture d’un livre n’est pas facile. Mais ça vaut tellement le coup. Vous aurez partagé votre message au monde. Vous serez fières de vous.
Je vous souhaite de beaux moments d’écriture. Prenez soin de votre énergie.
Et vous, comment vous vous disciplinez ? Dites-moi en commentaire.
Sachez que je lance ma formation en ligne « 3 mois pour écrire son premier livre« . Si vous avez le projet d’écrire un livre, mon intention est de vous fournir le mode d’emploi, les outils et le soutien nécessaires pour aller au bout. On démarre le 17 septembre février, je me réjouis!
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