Maya, quels sont les enseignements de la montagne?

Maya est une sage taoïste inspirante d’origine coréenne, qui vit seule au sommet d’une montagne, dans les Andes en Equateur depuis 10 ans après avoir vécu à New York City. J’ai eu la joie de passer 10 jours puis un mois et demi à ses côtés. J’ai été ébahie par sa sagesse, j’ai eu envie de lui donner la parole dans cet article et dans une interview sur ma chaîne YouTube.

« On arrive dans la montagne. Alors je te suggère d’arrêter de parler et d’écouter » m’ordonne Maya, d’une voix douce alors qu’on arrive dans la montagne.

Autour de moi défile une nature luxuriante avec des montagnes à perte de vue sous un ciel orangé, que je ne prenais pas le temps d’admirer. Je comprends que je ne pourrai pas compter sur Maya pour glaner du réconfort, mais qu’elle sera à même de soutenir mon projet de nature, de silence et de solitude.

Au moment où je cesse de parler, le paysage se révèle davantage à moi. ⁣Des larmes de joie coulent le long de mes joues. ⁣Je suis au bon endroit. ⁣⁣Ces dernières semaines, j’ai accumulé des expériences et des rencontres et je me suis sentie saturée d’informations.

Maya m’a proposée de lui donner mon smartphone le temps que je passe ici et j’ai accepté. ⁣Je sens que cette déconnexion pourrait m’ouvrir à un autre type de connexion plus profonde. ⁣

J’alterne mon premier séjour entre des moments à discuter avec Maya, des balades dans la montagne et de la méditation / du repos.
Lors d’un dîner, je lui confie mon agacement par rapport à la situation actuelle. Je lui demande ce qu’elle pense de nos restrictions de libertés, de la gestion de cette crise. ⁣⁣Je parle de la réponse qu’elle m’a donnée dans cet article-ci.

Je pose enfin cette question à Maya, qui me taraudait depuis quelques temps.

— C’est quoi le plus grand enseignement tiré de toutes ces années à vivre seule dans la montagne ?

Elle me confie, après un court silence :

— J’ai compris que je n’avais pas besoin d’avoir une mission de vie et que je pouvais simplement vivre ma vie.

Ces mots m’apaisent. Je trouve ce concept de mission de vie culpabilisant. C’est comme s’il n’y avait qu’une seule mission pour chacun de nous. Et une fois qu’on l’a trouvée, on peut enfin s’épanouir jusqu’à la fin de sa vie. Au final, il s’agit peut-être de faire ce que l’on aime et de contribuer ainsi à améliorer la vie d’autres personnes. On considère alors que c’est notre mission de vie, avant que ça change à nouveau. Si la nature se transforme constamment, les êtres humains sont aussi en évolution perpétuelle.

Maya reprend :

— Regarde cet arbre. Il produit une jolie ombre sous lui quand il y a du soleil, on peut s’asseoir à ses pieds et déguster une tisane tout en sentant le vent effleurer notre peau. De nombreux insectes tirent aussi avantage de cette ombre. L’arbre ne prétend pas avoir créé cette ombre, il ne réclame pas de crédits ni de remerciements. Il se contente d’être, c’est tout. Je crois qu’on devrait apprendre à être des arbres.

L’arbre est. Le fait d’être produit un effet, qui est bénéfique à d’autres.

J’ai longtemps cru qu’il fallait que je trouve un bon travail, bien payé, pour réussir ma vie et être heureuse. Ensuite, j’ai adhéré à l’idée qu’il fallait que je trouve ma mission de vie pour atteindre le bonheur. Après des années à essayer de faire mes preuves dans une grande entreprise, j’ai passé les années suivantes à essayer de réaliser ma mission de vie. J’ai fait ce que j’aimais, mais il y avait cette tension, cette sensation de devoir accomplir une mission et ces doutes sur le fait que c’était la bonne. Je continuais de me raconter que je devais en faire plus : plus de projections de mon film et d’accompagnements.

Ce n’est pas en faisant plus qu’on devient plus. Il s’agit de réaliser qui on est déjà et d’agir à partir de cela. Peut- être que le burn-out, ce mal de notre siècle, provient de cette croyance qu’il faut faire pour être. On enchaîne les tâches, pour se prouver que l’on est quelqu’un, jusqu’à se perdre.

Je suis passée par là, et même si ça va mieux, cette tendance pointe de nouveau le bout de son nez. C’est une tendance de société. Il y a un programme installé en nous qui nous empêche de nous reposer et de nous aimer tels que nous sommes. On peut en prendre conscience et s’offrir des bulles de déconnexion et de rien. Pour ma part, c’est dans ces espaces plus vides que je me connecte davantage à mon être. On peut se le dire et se le redire au quotidien :

« Être toi suffit, tu n’as rien à faire pour mériter de vivre. »

J’ai beaucoup appris à ses côtés et je vous souhaite de passer un beau moment à l’écouter. Si vous voulez en savoir plus sur elle, vous pouvez écouter l’interview vidéo ici mais aussi découvrir mon livre ci-dessous.

Photo du DVD Chemins de vie, marcher vers son essentiel

Le livre Enseignements de la montagne

Après avoir vécu des événements difficiles en 2022, je vends mes meubles, quitte mon appartement parisien et m’installe dans une cabane au cœur des Andes équatoriennes, à 2 000 mètres d’altitude. L’objectif de ce périple ? Me connecter à la nature et tester les méthodes de guérison alternatives pour me retrouver : méditation et cérémonies avec des plantes sacrées (ayahuasca, San Pedro).

C’est alors qu’une quête spirituelle profonde et transformatrice s’impose à moi.

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