En septembre dernier, je suis repartie marcher pendant 10 jours sur le chemin de Compostelle (sur le chemin du nord).
Lors de mon dernier jour de marche, j’ai eu un gros coup de blues. Le genre de coup de blues qui arrive dans le quotidien mais qui parait bien plus violent quand on est hors de chez soi, sans repère et qu’on est sensé « profiter ». Le genre de coup de blues où on se met à douter de plein d’aspects de sa vie.
Je venais d’arriver à Bilbao après une journée intense de marche et j’étais seule dans le dortoir (les personnes que j’aimais croiser avaient sans doute choisi un autre gîte). Je m’étais écroulée sur le lit en arrivant et je n’avais pas la force de me relever pour aller dîner et encore moins la force de cuisiner les lentilles que je cuisinais quasiment chaque soir.
Alors j’ai fait une sorte pacte avec la « Vie » ou encore « l’esprit du Chemin ».
J’ai émis l’intention suivante :
« Je vais me bouger et aller chercher un endroit où dîner. Peux-tu mettre sur mon Chemin quelque chose qui va me remonter le moral ? ».
Je me suis baladée dans la ville en gardant les yeux ouverts, puis j’ai choisi un bar à tapas qui avait l’air sympa. Au moment de passer commande, une femme d’une cinquantaine d’années me demande s’il elle peut s’asseoir à côté de moi. Je me sens toujours un peu de mauvaise humeur mais j’essaie de me montrer ouverte à la discussion. Elle me demande ce que je fais à Bilbao, et dans la vie plus généralement. Je lui dit que je marche depuis Hendaye et que c’est mon dernier soir sur le Chemin de Compostelle pour cette fois-ci. De son côté, elle est ici quelques jours pour visiter la ville et ses environs. Puis je lui parle de mes doutes sur une situation précise que je vis.
Et là, elle me répond : « Imagine que tu as 75 ans et que tu regardes ta vie et cette situation plus spécifiquement. Comment tu vois la situation ? Qu’est-ce que tu as envie de te dire ? »
Je fais l’exercice et je m’imagine dans 40 ans en train d’observer celle que je suis maintenant. Je souris car je ressens beaucoup de tendresse pour moi. Et la situation qui me « prenait la tête » me parait dérisoire. J’ai envie de dire à celle que je suis que je suis sur le bon Chemin, qu’importe les décisions que je prendrais.
On arrive à la fin du dîner, elle retourne à son hôtel et je retourne dans mon dortoir, avec un sentiment de légèreté.
Et vous, si vous vous imaginez dans 40 ans, et que vous contemplez votre vie, qu’auriez-vous envie de vous dire ?
Le vlog de mon retour sur le chemin sera très bientôt publié sur ma chaîne YouTube Pauline Across the Worlds ✨
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